Jean Martin SEBEDIO
"Le Sultan"
XV de France
Sur le terrain
3 - 21
Spectateurs : 25.000
20 - 0
6 - 8
0 - 5
7 - 15
14 - 5
( Stade du Matin )
3 - 3
( Stade du Matin )
11 - 11
16 - 3
Finales
Au bord du terrain
Biographie
Jean Martin SEBEDIO est né le 12 décembre 1890 à SAINT-JEAN-DE-LUZ
(Pyrénées-Atlantiques).
Il est le fils d’Alexandre SEBEDIO né le 30 mai 1859 à
BUENOS AIRES (Argentine) et décédé le 1er décembre 1909 à
SAINT-JEAN-DE-LUZ. Il exerçait la profession de menuisier.
Sa mère, nommée Martina DITHURBIDE, est née le 9 juillet 1856 à
SAINT-PEE-SUR-NIVELLE (Pyrénées-Atlantiques) et décédée le 14 janvier 1938 à SAINT-JEAN-DE-LUZ.
Il est la quatrième d’une fratrie de six enfants. Mais deux survécurent :
- Françoise, née le 14 avril 1886 et décédée le 27 avril
1888
- Eliza, née le 18 septembre 1887 et décédée en 1899
- Joseph, né le 5 mars 1889 et décédée durant cette même
année
- Joseph, né le 23 janvier 1893 et décédé le 7 novembre de
cette même année
- Gabriel, né le 5 avril 1896 et décédé le 26 novembre 1976
à CIBOURE (Pyrénées-Atlantiques)
Le 12 octobre 1914, Jean SEBEDIO épouse Jeanne-Marie
LOPETEGUY. De leur union, naitront deux filles :
- Alexandrine Marthe, surnommée « Didi » née le 16
mars 1915 à SAINT-JEAN-DE-LUZ et décédée le 18 décembre 2012 à CABESTANY
(Pyrénées-Orientales). Elle épousera Antoine BLAIN, international à XV puis à
XIII et devenu un personnage historique de cette discipline. Il dirigera
notamment la première tournée du XIII de FRANCE en AUSTRALIE.
- Mathilde Marianne, née le 29 janvier 1920 à BEZIERS
(Hérault) et décédée le 9 mars 1977 à PERPIGNAN (Pyrénées-Orientales).
Il se marie une seconde fois le 17 septembre 1925 à
CARCASSONNE avec Valentine Marie Louise Andrée ROUCAIROS, surnommée « Marraine
Chapeau ».
Côté sportif, le Sultan va briller dans deux disciplines :
la pelote basque et la rugby. Dès l’âge de 6 ans, il pratique la pelote durant
une dizaine d’années.
En 1908-1909, il débute le rugby à l’Amicale Donibandarrak (1)
dont la section rugby est l’ancêtre du SAINT-JEAN-DE-LUZ OLYMPIQUE. Il évolue
ensuite à HENDAYE, BIARRITZ. Il effectue son service militaire au 24e
Régiment d’Artillerie de TARBES d’octobre 1911 à novembre 1913, période à laquelle
il officie au STADOCESTE TARBAIS. Il y débute en équipe III mais gravait très
vite les échelons, jusqu’à décrocher sa première sélection.
Il effectue son retour à BIARRITZ lorsque la guerre éclate. Il
revient affublé sur surnom « Le Sultan » depuis ses combats
militaires en Orient. Il crée sur place une équipe militaire avec laquelle il
remportera le Championnat d’Orient face à une armée coloniale anglaise. Il marquera
tous les points de son équipe : deux essais transformés.
Il débute en équipe de France le 1er janvier 1913
face à l’ECOSSE. Il terminera 10 ans plus tard le 20 janvier en ECOSSE. Sa fin
de carrière internationale survient après le refus de jouer au poste de pilier
au PAYS DE GALLES le 24 février. Malgré ce refus, les sélectionneurs effectuent
ce choix. SEBEDIO ne reviendra plus en équipe de FRANCE.
Joueur extrêmement adroit et de fort gabarit, il regrettait de ne pas pouvoir s’exprimer
à l’ouverture. C’est également un joueur particulièrement fougueux et véritable
meneur de son équipe.
Très robuste physiquement, il échappe aux graves blessures
avec une grosse capacité de récupération. En 1923, victime d’un coup de pied dans
le genou face au RACING CLUB DE France, les médecins annoncent la fin de sa
carrière et qu’il ne pourrait peut-être plus marcher normalement. Il rejoue
trois semaines après.
Lors de son passage à BEZIERS, il est victime d’une grave
blessure au flanc provoquée par un lancer de javelot de Jules CADENAT (sic). Il
joue cinq jours après face à LOURDES.
Il aura réussi tout de même à être sélectionné en équipe
nationale avec 4 clubs : TARBES – BIARRITZ – BEZIERS puis CARCASSONNE. Le
Sultan ne décroche que 9 sélections en raison du conflit mondial. Sans cela, sa
carrière internationale aurait été fameuse. Il a évolué à tous les postes d’avant,
excepté celui de talonneur. Fernand VAQUER dira de lui en 1939 qu’il est le
meilleur avant qu’il ait connu.
Après sa démobilisation, il s’installe à BEZIERS où il
exerce la profession de maitre pointeur. Il signe à l’ASB en compagnie de son
frère Gabriel, demi d’ouverture. Sous son impulsion, l’équipe devient une place
forte du rugby français avec dans ses rangs Gilbert COSCOLL, Pierre MOUREU ou
Jules CADENAT.
Il n’abandonne pas son premier amour sportif puisqu’il
effectue un retour en 1920 et devient Champion de France de chistéra l’année suivante
avec Pierre ETCHEBASTER et son frère Gabriel qui sera le coéquipier de l’un des
plus grands joueurs de chistéra de l’histoire : Joseph APESTEGUY, plus
connu sous le surnom de « CHIQUITO DE CAMBO ». Le trio remporte le
titre le 2 octobre 1921 au fronton de la Porte de Chatillon à PARIS face aux Champions
de PARIS du STADE FRANÇAIS. Victoire nette 60-42.
En 1921, il rejoint les rangs de l’AS CARCASSONNE. Annoncé
au SA BORDEAUX à l’intersaison 1922-1923, il n’en est rien. Il reste à l’ASC et
devient le capitaine et avec qui il dispute la finale de 1925 perdue face à l’US
PERPIGNAN avec un match rejoué.
La presse de l’époque le décrit comme "un alcoolique
pittoresque, terrorisant partenaires, adversaires et arbitres" (sic). Son
bagout, son fort gabarit et sa rudesse déstabilisent bon nombre de ceux qui lui
font face. (2)
Sa carrière aurait pu être écourtée à de nombreuses reprises.
L’époque était au rugby de « muerte » qui ne plaisait guère aux
Britanniques.
- Février 1921 : il est suspendu un an avec sursis à la
suite de la plainte d’un arbitre.
- Avril 1923 : le terrain de l’ASC et SEBEDIO sont menacés
d’un an de suspension en raison d’incidents face à TOULOUSE : cris,
injures, menaces et l’arbitre, le Lieutenant BATELIER, malmené. Le Sultan et le
club recevront finalement un simple blâme malgré une violente campagne de
presse appelant à des sanctions exemplaires. SEBEDIO risquait 2 ans de
suspension. Les arbitres (notamment du Comité de PARIS) et de nombreux clubs
refusent de participer aux rencontres face à l’ASC.
- Avril 1924 : il passe à travers les mailles du filet
après un CARCASSONNE-OLYMPIQUE très houleux avec un match dans le match :
Eugène SOULIE face au Sultan.
- 15 mai 1927, à la suite de coups et de paroles très
déplacées à l'encontre de l'arbitre ancien international Marcel HEURTIN lors de
la rencontre STADE FRANCAIS-LEZIGNAN, une sanction est prononcée à son encontre
le 9 juillet. Jean SEBEDIO est suspendu jusqu'en janvier 1928. Mais le mois
suivant, le Conseil Fédéral assouplit la punition et il n'est plus suspendu que
du 15 mai au 12 novembre 1927, veille du premier match de la saison suivante.
La proximité des élections fédérales a certainement joué sur l’amplitude de la
sanction.
A 36 ans, il signe à LEZIGNAN où il deviendra l’entraineur
et amènera l’équipe jusqu’en finale du Championnat en 1929 face à QUILLAN dans
une rencontre qui ne restera pas dans les annales. Il deviendra ensuite
conseiller du club durant quelques saisons.
En 1939, il revient à ses premiers amours et annonce son
retour à la chistera avec son frère et Chiquito.
Il entre dans la Résistance lors de la deuxième guerre
mondiale. En novembre 1950, il témoignera au tribunal militaire de BORDEAUX dans
le procès des tortionnaires du Comte Christian de LORGERIL décédé en 1944. Il
dénoncera les agissements dans la prison de CARCASSONNE durant cette terrible
période après y avoir fait cesser la torture. Cela lui vaudra des menaces de
mort de la part d’audois impliqués.
Usé par une vie vécue tous azimuts et une très forte addiction
à l’alcool, il s’éteint le 6 juillet 1951 dans sa ville natale à l’âge de 60
ans, trois mois seulement après s’y être retiré.
Il vivait au sein de la maison "Karrika Baïta"
située chemin du Phare.
Le journaliste Marcel de LABORDERIE dira de lui en 1938 que « le
ton bourru et les manières rudes reflètent mal le caractère et les sentiments
excellents ».
Lors de son décès, »Midi Olympique » titrera « Bon
cœur et mauvais caractère ».
(sources : recherches FinalesRugby : Gallica –
Retronews – Filae – Geneanet – Un grand merci à Jakes CHARRETON - https://www.estudiantina-donibandarrak.fr/)
(1) L’Amicale est dissoute en 1940 par le Gouvernement
de VICHY et reconstituée en 1946 avec une activité consacrée à la musique. Albert
KAEMPF, international luzien de rugby, la dirigera de main de maître de 1950 à
2000.
(2) Anecdote racontée par Antoine BLAIN en avril
1952 : « Un jour, contre GRENOBLE, mon beau-père arrête le jeu : «
Monsieur l'Arbitre, ils sont seize. »
Immédiatement, le directeur du jeu
dénombre les adversaires. Il compte, recompte, revient vers SEBEDIO : « Il n'y
en a que quinze."
Et vous, vous ne vous comptez pas ? lui
répond du tac au tac le Sultan ».
Parenté ovale
Beau-père de Antoine Eugène BLAIN