Jean Martin SEBEDIO

"Le Sultan"

Né le : 06/12/1890 à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques)
Décédé le : 06/07/1951 (60 ans) à Saint-Jean-de-Luz (Pyrénées-Atlantiques)
Taille : 1m73
Poids : 89 à 95kg
Poste(s) : 7
Profession : Commerçant en pneumatiques.

XV de France

Sur le terrain

Tournoi des 5 Nations

01/01/1913
N° 3
drapeau France FRANCE
vs
drapeau Ecosse ECOSSE

3 - 21
Parc des Princes PARIS

Spectateurs : 25.000
Essai : 1
Transformation : 0
Pénalité : 0
Drops : 0
Carton : -
Tournoi des 5 Nations

25/01/1913
N° 7
drapeau Angleterre ANGLETERRE
vs
drapeau France FRANCE

20 - 0
Stade de Twickenham TWICKENHAM

Essai : 0
Transformation : 0
Pénalité : 0
Drops : 0
Carton : -
Tournoi des 5 Nations

01/01/1914
N° 8
drapeau France FRANCE
vs
drapeau Irlande IRLANDE

6 - 8
Parc des Princes PARIS

Essai : 0
Transformation : 0
Pénalité : 0
Drops : 0
Carton : -
Tournoi des 5 Nations

01/01/1920
N° 6
drapeau France FRANCE
vs
drapeau Ecosse ECOSSE

0 - 5
Parc des Princes PARIS

Essai : 0
Transformation : 0
Pénalité : 0
Drops : 0
Carton : -
Tournoi des 5 Nations

03/04/1920
N° 6
drapeau Irlande IRLANDE
vs
drapeau France FRANCE

7 - 15
Stade Lansdowne Road DUBLIN

Essai : 0
Transformation : 0
Pénalité : 0
Drops : 0
Carton : -

10/10/1920
N° 7
drapeau France FRANCE
vs
drapeau Etats-Unis ETATS-UNIS

14 - 5
Stade Yves-du-Manoir COLOMBES
( Stade du Matin )
Essai : 0
Transformation : 0
Pénalité : 0
Drops : 0
Carton : -
Tournoi des 5 Nations

02/01/1922
N° 8
drapeau France FRANCE
vs
drapeau Ecosse ECOSSE

3 - 3
Stade Yves-du-Manoir COLOMBES
( Stade du Matin )
Essai : 0
Transformation : 0
Pénalité : 0
Drops : 0
Carton : -
Tournoi des 5 Nations

25/02/1922
N° 4
drapeau Angleterre ANGLETERRE
vs
drapeau France FRANCE

11 - 11
Stade de Twickenham TWICKENHAM

Essai : 0
Transformation : 0
Pénalité : 0
Drops : 0
Carton : -
Tournoi des 5 Nations

20/01/1923
N° 8
drapeau Ecosse ECOSSE
vs
drapeau France FRANCE

16 - 3
Inverleith EDIMBOURG

Essai : 0
Transformation : 0
Pénalité : 0
Drops : 0
Carton : -

Biographie

Jean Martin SEBEDIO est né le 12 décembre 1890 à SAINT-JEAN-DE-LUZ (Pyrénées-Atlantiques).

Il est le fils d’Alexandre SEBEDIO né le 30 mai 1859 à BUENOS AIRES (Argentine) et décédé le 1er décembre 1909 à SAINT-JEAN-DE-LUZ. Il exerçait la profession de menuisier.
Sa mère, nommée Martina DITHURBIDE, est née le 9 juillet 1856 à SAINT-PEE-SUR-NIVELLE (Pyrénées-Atlantiques) et décédée le 14 janvier 1938 à SAINT-JEAN-DE-LUZ.

Il est la quatrième d’une fratrie de six enfants. Mais deux survécurent :

- Françoise, née le 14 avril 1886 et décédée le 27 avril 1888

- Eliza, née le 18 septembre 1887 et décédée en 1899

- Joseph, né le 5 mars 1889 et décédée durant cette même année

- Joseph, né le 23 janvier 1893 et décédé le 7 novembre de cette même année

- Gabriel, né le 5 avril 1896 et décédé le 26 novembre 1976 à CIBOURE (Pyrénées-Atlantiques)

Le 12 octobre 1914, Jean SEBEDIO épouse Jeanne-Marie LOPETEGUY. De leur union, naitront deux filles :

- Alexandrine Marthe, surnommée « Didi » née le 16 mars 1915 à SAINT-JEAN-DE-LUZ et décédée le 18 décembre 2012 à CABESTANY (Pyrénées-Orientales). Elle épousera Antoine BLAIN, international à XV puis à XIII et devenu un personnage historique de cette discipline. Il dirigera notamment la première tournée du XIII de FRANCE en AUSTRALIE.

- Mathilde Marianne, née le 29 janvier 1920 à BEZIERS (Hérault) et décédée le 9 mars 1977 à PERPIGNAN (Pyrénées-Orientales).

Il se marie une seconde fois le 17 septembre 1925 à CARCASSONNE avec Valentine Marie Louise Andrée ROUCAIROS, surnommée « Marraine Chapeau ».

Côté sportif, le Sultan va briller dans deux disciplines : la pelote basque et la rugby. Dès l’âge de 6 ans, il pratique la pelote durant une dizaine d’années.

En 1908-1909, il débute le rugby à l’Amicale Donibandarrak (1) dont la section rugby est l’ancêtre du SAINT-JEAN-DE-LUZ OLYMPIQUE. Il évolue ensuite à HENDAYE, BIARRITZ. Il effectue son service militaire au 24e Régiment d’Artillerie de TARBES d’octobre 1911 à novembre 1913, période à laquelle il officie au STADOCESTE TARBAIS. Il y débute en équipe III mais gravait très vite les échelons, jusqu’à décrocher sa première sélection.

Il effectue son retour à BIARRITZ lorsque la guerre éclate. Il revient affublé sur surnom « Le Sultan » depuis ses combats militaires en Orient. Il crée sur place une équipe militaire avec laquelle il remportera le Championnat d’Orient face à une armée coloniale anglaise. Il marquera tous les points de son équipe : deux essais transformés.

Il débute en équipe de France le 1er janvier 1913 face à l’ECOSSE. Il terminera 10 ans plus tard le 20 janvier en ECOSSE. Sa fin de carrière internationale survient après le refus de jouer au poste de pilier au PAYS DE GALLES le 24 février. Malgré ce refus, les sélectionneurs effectuent ce choix. SEBEDIO ne reviendra plus en équipe de FRANCE.
Joueur extrêmement adroit et de fort gabarit, il regrettait de ne pas pouvoir s’exprimer à l’ouverture. C’est également un joueur particulièrement fougueux et véritable meneur de son équipe.

Très robuste physiquement, il échappe aux graves blessures avec une grosse capacité de récupération. En 1923, victime d’un coup de pied dans le genou face au RACING CLUB DE France, les médecins annoncent la fin de sa carrière et qu’il ne pourrait peut-être plus marcher normalement. Il rejoue trois semaines après.

Lors de son passage à BEZIERS, il est victime d’une grave blessure au flanc provoquée par un lancer de javelot de Jules CADENAT (sic). Il joue cinq jours après face à LOURDES.

Il aura réussi tout de même à être sélectionné en équipe nationale avec 4 clubs : TARBES – BIARRITZ – BEZIERS puis CARCASSONNE. Le Sultan ne décroche que 9 sélections en raison du conflit mondial. Sans cela, sa carrière internationale aurait été fameuse. Il a évolué à tous les postes d’avant, excepté celui de talonneur. Fernand VAQUER dira de lui en 1939 qu’il est le meilleur avant qu’il ait connu.

Après sa démobilisation, il s’installe à BEZIERS où il exerce la profession de maitre pointeur. Il signe à l’ASB en compagnie de son frère Gabriel, demi d’ouverture. Sous son impulsion, l’équipe devient une place forte du rugby français avec dans ses rangs Gilbert COSCOLL, Pierre MOUREU ou Jules CADENAT.

Il n’abandonne pas son premier amour sportif puisqu’il effectue un retour en 1920 et devient Champion de France de chistéra l’année suivante avec Pierre ETCHEBASTER et son frère Gabriel qui sera le coéquipier de l’un des plus grands joueurs de chistéra de l’histoire : Joseph APESTEGUY, plus connu sous le surnom de « CHIQUITO DE CAMBO ». Le trio remporte le titre le 2 octobre 1921 au fronton de la Porte de Chatillon à PARIS face aux Champions de PARIS du STADE FRANÇAIS. Victoire nette 60-42.

En 1921, il rejoint les rangs de l’AS CARCASSONNE. Annoncé au SA BORDEAUX à l’intersaison 1922-1923, il n’en est rien. Il reste à l’ASC et devient le capitaine et avec qui il dispute la finale de 1925 perdue face à l’US PERPIGNAN avec un match rejoué.

La presse de l’époque le décrit comme "un alcoolique pittoresque, terrorisant partenaires, adversaires et arbitres" (sic). Son bagout, son fort gabarit et sa rudesse déstabilisent bon nombre de ceux qui lui font face. (2)

Sa carrière aurait pu être écourtée à de nombreuses reprises. L’époque était au rugby de « muerte » qui ne plaisait guère aux Britanniques.

- Février 1921 : il est suspendu un an avec sursis à la suite de la plainte d’un arbitre.

- Avril 1923 : le terrain de l’ASC et SEBEDIO sont menacés d’un an de suspension en raison d’incidents face à TOULOUSE : cris, injures, menaces et l’arbitre, le Lieutenant BATELIER, malmené. Le Sultan et le club recevront finalement un simple blâme malgré une violente campagne de presse appelant à des sanctions exemplaires. SEBEDIO risquait 2 ans de suspension. Les arbitres (notamment du Comité de PARIS) et de nombreux clubs refusent de participer aux rencontres face à l’ASC.

- Avril 1924 : il passe à travers les mailles du filet après un CARCASSONNE-OLYMPIQUE très houleux avec un match dans le match : Eugène SOULIE face au Sultan.

- 15 mai 1927, à la suite de coups et de paroles très déplacées à l'encontre de l'arbitre ancien international Marcel HEURTIN lors de la rencontre STADE FRANCAIS-LEZIGNAN, une sanction est prononcée à son encontre le 9 juillet. Jean SEBEDIO est suspendu jusqu'en janvier 1928. Mais le mois suivant, le Conseil Fédéral assouplit la punition et il n'est plus suspendu que du 15 mai au 12 novembre 1927, veille du premier match de la saison suivante. La proximité des élections fédérales a certainement joué sur l’amplitude de la sanction.

A 36 ans, il signe à LEZIGNAN où il deviendra l’entraineur et amènera l’équipe jusqu’en finale du Championnat en 1929 face à QUILLAN dans une rencontre qui ne restera pas dans les annales. Il deviendra ensuite conseiller du club durant quelques saisons.

En 1939, il revient à ses premiers amours et annonce son retour à la chistera avec son frère et Chiquito.

Il entre dans la Résistance lors de la deuxième guerre mondiale. En novembre 1950, il témoignera au tribunal militaire de BORDEAUX dans le procès des tortionnaires du Comte Christian de LORGERIL décédé en 1944. Il dénoncera les agissements dans la prison de CARCASSONNE durant cette terrible période après y avoir fait cesser la torture. Cela lui vaudra des menaces de mort de la part d’audois impliqués.

Usé par une vie vécue tous azimuts et une très forte addiction à l’alcool, il s’éteint le 6 juillet 1951 dans sa ville natale à l’âge de 60 ans, trois mois seulement après s’y être retiré.

Il vivait au sein de la maison "Karrika Baïta" située chemin du Phare.

Le journaliste Marcel de LABORDERIE dira de lui en 1938 que « le ton bourru et les manières rudes reflètent mal le caractère et les sentiments excellents ».

Lors de son décès, »Midi Olympique » titrera « Bon cœur et mauvais caractère ».

(sources : recherches FinalesRugby : Gallica – Retronews – Filae – Geneanet – Un grand merci à Jakes CHARRETON - https://www.estudiantina-donibandarrak.fr/)

(1) L’Amicale est dissoute en 1940 par le Gouvernement de VICHY et reconstituée en 1946 avec une activité consacrée à la musique. Albert KAEMPF, international luzien de rugby, la dirigera de main de maître de 1950 à 2000.

(2) Anecdote racontée par Antoine BLAIN en avril 1952 :
« Un jour, contre GRENOBLE, mon beau-père arrête le jeu : « Monsieur l'Arbitre, ils sont seize. » 
Immédiatement, le directeur du jeu dénombre les adversaires. Il compte, recompte, revient vers SEBEDIO : « Il n'y en a que quinze."
Et vous, vous ne vous comptez pas ? lui répond du tac au tac le Sultan ».

 

Sélections

France

Parenté ovale

Beau-père de Antoine Eugène BLAIN

Carrière en clubs

1908 à 1909
1909 à 1910
1910 à 1911
1911 à 1913
1913 à 1914
1917 à 1921
1921 à 1925
1926 à 1930

Après-carrière en clubs

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Entraîneur
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