HONNEUR
2011-2012
LE BOULOU 40-12 NOGENT-SUR-MARNE
On peut mourir après un titre comme ça, avec une équipe comme ça". La voix nouée par l'émotion, Armand Lafuente est en sanglots. Le président du Boulou est un homme heureux. Simplement heureux. Ses joueurs viennent de lui offrir le titre de champion de France au terme d'un match dominé de la tête et des épaules. A la mi-temps, le score n'est que de 11 à 9 pour les Catalans, pourtant, l'issue de la rencontre ne fait guère de doute. Le Boulou maîtrise le jeu depuis le début, mais pêche par indiscipline. A la 17e minute, M. Marchat, l'arbitre, a déjà sanctionné les partenaires d'un énorme Christophe Hostalrich à six reprises. Ce qui permet à Jeantet, ailier buteur des Boucles des bords de Marne, de garder son équipe à distance raisonnable à la pause.
Une 2e mi-temps de folie
Mais l'entame de seconde période sera fatale aux Franciliens. Nègre profite d'abord d'une inspiration magistrale de Roigt, relayé par Onofri, le grand bonhomme de cette finale, pour marquer en coin et mettre Le Boulou sur les bons rails (18-9, 46e). Puis Roigt, encore lui, délivre un bijou de diagonale pour Onofri, qui profite d'une hésitation coupable de Jeantet pour signer un doublé, après son essai en première mi-temps (28-12, 59e). La tête basse, le regard dans le vide, les joueurs des Boucles des bords de Marne ont compris que la finale venait de leur échapper.
"Une bande de mecs fantastiques"
Sur le banc du Boulou, c'est l'euphorie. Stéphane Magne tombe dans les bras de David Coll. Même Xavier Clara et Olivier Toure, les coentraîneurs, ne peuvent s'empêcher d'esquisser un sourire. Sur le pré, Nègre s'arrache pour offrir un ballon d'essai à Saleilles, que l'arrière, très bon lors de ces phases finales, ne se fait pas prier pour aplatir (35-12, 74e). Puis c'est Pierre Cortes, tout juste revenu de blessure, qui clôt la marque suite à un relais avec Roigt (40-12, 80+2). Les joueurs se précipitent sur le rectangle vert. Plus rien ne peut les retenir. Ils s'enlacent, s'embrassent comme de vieux amis, comme des frères. "C'est une bande de mecs fantastiques", lance Olivier Toure, ému aux larmes. Une bande de mecs qui vient de couronner Le Boulou champion de France, 23 ans plus tard.