Ernest Marie Charles TROTZIER
Finales
Biographie
Ernest TROTZIER est né le 19 janvier 1889 à UZEMAIN dans les VOSGES. Il est le fils de Martin TROTZIER, né le 23 mai 1852 à NATZWILLER dans le BAS-RHIN et Marie Catherine MANGEOL née le 18 main 1856 dans la ville de naissance d’Ernest. Tous deux sont cultivateurs à EPINAL. Ernest TROZIER a 5 frères : Marie Emile Gaston né en 1883, Martin Henri Léon né le 08 aout 1887 à UZEMAIN et décédé le 29 septembre 1918 à PIERREFITE-SUR-AIRE (Meuse). Maréchal des Logis au 228e Régiment d’Infanterie, il décède d’une maladie contractée au front. Ses 3 autres frères sont Marie Gabriel Martin, né en 1891 puis Marie Jules né le 03 avril 1893 à UZEMAIN et décédé le 10 mai 1973 à NICE (Alpes-Maritimes). Le dernier frère est Martin Gabriel né le 29 mars 1895 à UZEMAIN et décédé le 20 février 1972 à MARQUAIX (Somme). Ernest TROTZIER s’est marié deux fois : le 11 octobre 1910 à PARIS 8e avec Eugénie Désirée LE GUILLOU. Née le 21 mars 1889 à MARCQ (Yvelines), elle décède prématurément le 29 octobre 1923 à PARIS 7e. Elle était cuisinière de profession. De cette union, Marcelle Cécile naît le 19 avril 1911 à PARIS 14e (Décédée le 24 décembre 2002 à NANTERRE dans les Hauts-de-Seine). Ils vivaient 34, rue de Vignon à PARIS Après le décès de sa première épouse, il se remarie à PARIS 18e le 7 juin 1924 avec Elisabeth Félicité NIGET (née le 05 mai 1898 à REDON en Ille-et-Vilaine et décédée le 02 mai 1987 à LE CROISIC dans la Loire-Atlantique). Elle exerçait le profession de modiste. Ils s’établissent 113 rue Caulaincourt à PARIS. A 17 ans, il est identifié comme membre de la Société Militaire de Tir d’EPINAL. En 1910, nous le retrouvons Sapeur au sein du Régiment de Pompiers de PARIS. En mars et mai, il reçoit gratification et médaille pour acte de courage et dévouement après avoir maitrisé un (ou deux selon les versions) chevaux emportés par les eaux. En 1913, il se présente au concours de l’Athlète Complet à COLOMBES. Le 7 juillet il est déclaré vainqueur. Cette compétition est relevée puisqu’en 1914 c’est un certain Géo ANDRE qui décroche la première place alors que le vainqueur précédent termine 7e. Durant le conflit mondial de 14-18 il sert dans l’Aviation. Il sera international militaire une fois le 20 octobre 1918 face à l’AUSTRALIE. Il dispute également les championnats militaires d’athlétisme dans une discipline de l’époque : le saut en longueur sans élan. Il apparait dans les effectifs du RACING CLUB DE France en 1917 et est décrit comme excellent en touche, mais on le retrouve également au poste d’arrière. Un joueur polyvalent de par sa silhouette athlétique. En club, il remporte la Coupe de l’Espérance avec le RACING face à GRENOBLE en 1918 et le Championnat de PARIS en 1919 lors du match décisif face au CASG. Il est membre de l’équipe du RACING qui affronte les ETATS-UNIS en mai 1919. Sa carrière modeste dans l’ovale ne doit pas occulter le reste de sa longue carrière et de son investissement dans le domaine du sport durant plus de 30 ans. En septembre 1919, Il participe à l’ouverture du centre de préparation olympique du Stade Enderlin, porte de Clichy, stade résident de L’Association Sportive de la Seine. Après avoir commandé une leçon de culture physique, il sera nommé Directeur de l’établissement qui deviendra le Centre de Préparation Olympique. En mars 1920 il est promu comme collaborateur d’une école d’entrainement physique à SAINT-CLOUD. A cette occasion, nous apprenons qu’il est un ancien moniteur de l’Ecole de SAINT-CYR. Il sera une nouvelle fois en finale du concours de l’Athlète Complet. L’année suivante, il participe au Championnat de France de plongeon au bassin de la Maltournée à PERREUX. Il défend par ailleurs une grande cause nationale : l’apprentissage de la natation. Environ 2.000 personnes décèdent par noyade chaque année. Il lance alors un vaste programme d’apprentissage de la natation en milieu scolaire ("presque industrialisée et très cadencée" selon les termes de l'époque). Des centaines d’écoliers des écoles parisiennes seront préparés chaque année à l’obtention du Brevet du Nageur Scolaire. Ernest TROTZIER reçoit de nombreuses récompenses en ce sens. En mars 1925, il est nommé Officier d’Académie en sa qualité de professeur d’éducation physique. En 1926, il reçoit un prix « particulier » : le prix Basil ZAHAROFF (1) pour avoir formé et breveté 238 jeunes nageurs scolaires parisiens en une saison. En parallèle de son activité de professeur de natation, il réfléchit à une méthode d’entrainement. C’est ainsi qu’en mars 1927 il présente sa méthode d’entrainement au sein de la piscine Ledru-Rollin à PARIS. Méthode mise au point avec MM. REY-GOLLIET et MESNARD. Il présenté également un appareil d’entrainement qu’il a inventé et qu’il permet d’enseigner la natation à 40 élèves en même temps (2). TROTZIER continue de truster les récompenses pour le nombre d’élèves nageurs formés. En aout 1927, plus de 7.000 savent nager depuis la mise en place du Brevet. En 1928, son projet d’apprentissage prend une autre dimension. Apprendre à nager va devenir obligatoire dans les écoles parisiennes en se basant sur son système d’enseignement collectif. L’été, il devient maitre-nageur sur la plage de BATZ en Loire-Atlantique. La presse le cite souvent dans des opérations de sauvetage. Il crée également la Fête Sportive de BATZ, un rendez-vous incontournable durant de nombreuses années lors de la première semaine d’aout. Cette fête se déroulé en deux parties : brevet de natation le matin, jeux basés sur l’athlétisme l’après-midi. En 1929, la fermeture de la piscine Ledru-Rollin met un gros coup de frein à son cycle de formation pourtant bien rodé. En aout 1931, il signe un nouvel acte héroïque en sauvant trois baigneurs dans la baie Saint-Michel à BATZ. Quelques semaines avant, il avait été nommé Officier de l’Instruction Publique pour services rendus à l’éducation physique. En 1941, il devient membre d’une commission consultative concernant l’apprentissage de la natation. Et en 1946, c’est l’aboutissement de près de 20 ans de travail : la Ville de PARIS a repris l’innovation du sénateur-maire de TOURCOING, le Dr DRON, qui astreint tous les élèves à une leçon hebdomadaire de natation. Ses méthodes élaborées avec Paul BELQUE deviennent une doctrine nationale de la natation élémentaire. En 1948, il est promu Cadre supérieur (1re classe) de l’Education Physique. Il est alors Inspecteur Divisionnaire d’éducation physique aux écoles primaires de la ville de PARIS en 1949. En 1950 il organise les journées Léo-Lagrange célébrant les 10 ans de son décès. A cette occasion, la presse rappelle que près de 25.000 élèves profitent de cours de natation. Ernest TROTZIER s’éteint le 31 mars 1962 à BATZ-SUR-MER à l'âge de 73 ans. (source : recherches FinalesRugby : Gallica - Retronews - Genenanet) (1) Un des plus grands marchands d’armes de l’histoire… (2) Un câble d’acier est tendu horizontalement à 50cm de la surface de l’eau et supporte tous les mètres des sous-ventrières. Quatre câbles sont ainsi placés parallèlement et le professeur peut prodiguer ses conseils à toute une classe entière simultanément. En 8 leçons, un enfant apprend à nager. Au bout de 10 leçons, 90% des garçons et 80% des filles savent nager. Petit bémol cependant sur l'attribution de l'invention. En 1922, MM. Paul BEULQUE et A. DESCARPENTRIES sont présentés comme les créateurs. En 1933, M. REY-GIOLLIET indique qu'Ernest TROTZIER a imaginé l'appareil.