Philippe STRUXIANO
"Struc"
XV de France
Sur le terrain
8 - 11
24 - 0
3 - 5
0 - 14
0 - 3
3 - 20
10 - 16
( Stade du Matin )
13 - 14
50 - 5
( Stade du Matin )
8 - 3
( Stade du Matin )
0 - 5
8 - 3
5 - 6
( Stade du Matin )
7 - 15
14 - 5
( Stade du Matin )
12 - 4
Finales
Biographie
Philippe STRUXIANO est né le 11 mars 1891 au 4, rue de l’aqueduc
à TOULOUSE (Haute-Garonne). Il est le fils d’Eugène Dominique, comptable et
fondé de pouvoir, né le 15 aout 1857 et décédé le 15 aout 1901 à TOULOUSE. Sa
mère, nommée Jeanne Guillaumette Caroline BONNET, est née le 24 aout 1868 à
TOULOUSE. Elle décède le 21 mars 1891, à peine âgée de presque vingt-trois ans.
Philippe STRUXIANO se retrouve orphelin de mère dix jours
après sa naissance. Il devient orphelin de père alors qu’il n’a que dix ans. Il
étudie au lycée de TOULOUSE puis effectue des études de droit. En 1908, il pratique
le cyclisme au sein du Club Sportif Alcyon de la ville.
Il est incorporé en octobre 1913 au sein du 14e
Régiment d’Infanterie quelques mois avant la première Guerre mondiale. Il passe
ensuite au 83e Régiment d’Infanterie en 1917 avant de bifurquer vers
l’Aviation en juin 1918. Il sera détaché à l’Ecole d’Avord en novembre 1918 et
change une nouvelle fois d’affectation en passant à la 20e Section
de Secrétaires d’Etat-Major en 1919. Il est démobilisé en aout 1919.
Il intègre très tôt les rangs du STADE TOULOUSAIN mais démarre
dans le football. Particulièrement doué au poste de demi-centre (meneur), il
est sélectionné en 1910 avec l’équipe du Sud qui affronte la sélection du Nord
de l’ESPAGNE. Il fréquente également l’équipe du Midi.
Deux versions existent pour son arrivée au rugby : l’une
serait qu’un dirigeant de l’équipe IV du STADE TOULOUSAIN recherchait trois
joueurs pour compléter l’équipe. Il se serait proposé avec deux de ses
camarades. Bien leur en prit puisqu’ils remportent le titre de Champion de France
des équipes quatrième en 1911 face au STADE BORDELAIS sur le score de 19 à 0
(1). Ce serait lors de cette rencontre qu’il aurait inventé la passe plongeante
vers son demi d’ouverture.
L’autre serait qu’Alfred MAYSSONNIE l’aurait remarqué lors d’une
rencontre et lui aurait proposé de rejoindre l’ovale.
Dès 1912, il remporte le titre de Champion de France au sein
de l’équipe de la Vierge Rouge. Il forme une fameuse charnière avec Clovis
BIOUSSA. Doté d’une très longue passe vive – qualité qui lui sera reprochée
parfois – il est également excellent buteur et défenseur. Il dégage également
un charisme et une autorité naturelles qui font de lui un des joueurs des plus respectés.
Sans oublier ses grandes qualités de meneur et son don tactique. Le tout
accompagné d’un très fort caractère qui lui causera des torts au long de sa
carrière.
Le premier conflit mondial et l’arrêt de la pratique mettent
un frein à sa carrière. En 1918, il évolue sous les couleurs du F.C. LYON et l’année
suivante au sein du RACING CLUB DE FRANCE.
Après la guerre, il dispute à nouveau deux finales. En fin d’année
1920, il est victime d’une grave blessure à la cheville qui l’immobilise
pendant deux mois. « Struc » reprend en février et TOULOUSE s’incline
en finale 1921. La saison suivante il mène le STADE TOULOUSAIN au titre, son
deuxième dix ans après.
En 1922, vexé d’avoir été battu lors des élections du bureau
et des commissions de son club, il signe au S.O. AVIGNON. Il paye très
certainement aussi un tempérament de cabochard. Le choix de la Cité des
Papes est lié à son activité professionnelle centrée dans cette région. Le club
vauclusien va profiter pleinement de son apport en qualité d’entraineur mais
aussi de joueur de façon épisodique.
Il fait son retour
dans sa ville natale à la fin des années 30 et va prendre en main l’entrainement
du STADE TOULOUSAIN avec François BORDE lors de la saison 1940-1941.
Sélectionné en équipe nationale dès 1913 face au PAYS DE
GALLES, il reste dans l’histoire du rugby français comme le capitaine de la
première équipe vainqueur à l’extérieur avec une victoire 15 à 7 à Lansdowne
Road.
International n°97, il ne décroche que 7 sélections entre
1913 et 1920 en raison des événements mondiaux.
Il sera également international de guerre à huit reprises
entre le 17 février 1918 et le 29 juin 1919. Lors de cette dernière date, le XV
DE FRANCE remporte la finale des Jeux Interalliés face aux ETATS-UNIS à
COLOMBES. Il marque l’ensemble des points : 1 essai, 1 transformation et
une pénalité.
En janvier 1921, alors qu’il s’apprête à reprendre après sa
blessure, les sélectionneurs lui préfèrent le palois Roger PITEU. Vexé, il
demande à être du voyage en ECOSSE à INVERLEIGH : refus fédéral.
Convoqué le 6 mars pour affronter l’ANGLETERRE le 28 mars
1921, il décline sa sélection en adressant un courrier à la Fédération et en
transmettant un exemplaire au journal « L’Auto ». C’est le début de « l’affaire
Struxiano »
Henri HOURSIANGOU du journal « L’Athlète » indique
que l’avant-veille du match, STRUXIANO aurait finalement accepté de jouer après
avoir entendu les raisons – financières – du refus de l’emmener en ECOSSE. Mais
il va finalement se présenter en civil à COLOMBES et aurait annoncé son refus
de jouer à Charles GONDOUIN et Octave LERY, président de la FFR. Cette dernière
lui inflige un blâme alors que certaines voix réclamaient sa radiation pure et
simple.
Cette affaire enflamme la presse sportive. Le débat oppose
ceux qui dénoncent le manque de tact de la Fédération à ceux qui fustigent l’amour
propre du toulousain.
Philippe STRUXIANO ne reviendra plus en équipe de FRANCE. Il
est cependant considéré comme l’un des plus grands capitaines de l’équipe de France
de l’histoire. Grand technicien de la discipline, il publie des travaux concernant
la préparation et la travail d’une équipe dans la revue « Très Sport »
en novembre 1922.
Le Docteur GINESTY, successeur d’Octave LERY, lui confie la
présidence du Conseil Technique du Rugby (qui remplace le Conseil des Anciens) à
la fin du mois de décembre 1940. Les internationaux Pierre PONS, Henri GALAU,
Adolphe JAUREGUY, René CRABOS, Jules CADENAT et Paul MAURIAT sont membres de cette
commission qui doit principalement s’assurer de la bonne application des règles
du rugby.
Le 20 avril 1943, il confie au journaliste Maurice BLEIN
être favorable à une professionnalisation du rugby. Ce changement de statut
assurerait selon lui de la probité et plus de sagesse sur les terrains.
Professionnellement, « Struc » (2) est d’abord
représentant de commerce avant de devenir directeur de l’agence Ford en AVIGNON
à partir de 1925. Lors de sa mobilisation, il est présenté comme fabricant de
produits chimiques. A son retour dans la région toulousaine dans les années 30,
il intègre le poste de directeur des Etablissement SAVES, entreprise d’engrais.
En 1928, il avait épousé Victoria, née en 1889 à LENS ou
SENS.
Revenu depuis quelques années dans les arcanes du STADE
TOULOUSAIN en qualité de conseiller technique en 1949 puis membre de la
Commission en 1952, Philippe STRUXIANO décède des suites d’une congestion
cérébrale le 21 avril 1956 à TOULOUSE à l’âge de 65 ans. Ses obsèques se
déroulent deux jours plus tard en l’église Saint-Etienne de TOULOUSE.
Preuve de son empreinte dans le paysage sportif toulousain :
un complexe sportif porte son nom dans le quartier Lespinet.
(sources : recherches FinalesRugby : Gallica –
archives état civil de la ville de TOULOUSE – archives militaires de la
Haute-Garonne).
(1) Ou la finale des équipes troisième de 1911 qui a opposé
TOULOUSE au STADE BORDELAIS.
(2) Surnommé « Struc » pour les intimes, « Salui »
selon les initiés d’après « Le Miroir des Sports « du 06 janvier 1921.
« La Revue de l’aviation » de décembre 1911 indique que le monde
sportif toulousain le surnomme « Enfant du soleil dit Chocolat ».