Georges Edme Charles Marie PELLETIER DOISY
"Pivolo"
XV de France
Sur le terrain
0 - 14
Finales
Biographie
Georges (prénom d’usage) Edme Charles Marie PELLETIER est né
le 10 mars 1892 à AUCH (Gers). Son père, prénommé Marie Auguste Charles
Hyppolite, est Lieutenant de Cavalerie. Il est né le 14 février 1858 à AUCH
(Gers) et décédé en 1923.
Sa mère, nommée Jeanne MICHEL de KERKAÜSEL, est née le 3 mai
1862 à SIDI-BEL-ABBES en Algérie et décédée en 1922 à TOULOUSE (Haute-Garonne).
Le couple s’est marié le 1er octobre 1881 à TOULOUSE.
Un jugement de novembre 1895 permet la modification de son
acte de naissance afin d’ajouter la mention DOISY au nom patronymique. (1)
Il a deux sœurs :
- Marie Elisabeth Clémence (prénom d’usage) Eusébie, née le
29 septembre 1882 à AUCH et décédée en 1963 à NICE (Alpes-Maritimes) qui épouse
Marie Edmond Charles Maxime « Max » de LAFARGUE, Lieutenant au 3e
Spahis, le 28 mars 1910 en l’égalise Saint-Paul à AUCH dans la même église.
- Anne-Marie Almaïde, née le 24 décembre 1888 à AUCH et décédée
le 15 novembre 1977 à AUCH. Elle épouse Marie Joseph Léonard Robert (prénom d’usage)
JACQUEMIN, ingénieur, en novembre 1911 en l’égalise Saint-Paul à AUCH dans la
même église.
Appartenant à une grande famille militaire, Georges
PELLETIER DOISY est élève au Lycée d’AUCH et évolue sous les couleurs des
Cadets de Gascogne puis au sein du club de la ville. Il s’engage volontairement
au 3e Régiment de Dragons à la caserne Richemont de NANTES dans la
cavalerie, le 23 mai 1910 à 18 ans.
Doté d’un gabarit conséquent pour l’époque – 1m80 pour plus
de 90kg - il est vite repéré par Pascal LAPORTE qui l’invite à venir jouer au STADE
NANTAIS. Il aurait également joué dans une des équipes réserves du STADE
TOULOUSAIN.
Il porte les couleurs du SNUC durant deux saisons de 1910 à
1912 souvent au poste de troisième ligne. Après NANTES et une admission à
l’école de Saint Cyr, il signe au RACING CLUB DE FRANCE.
Le 12 février 1918 au Parc des Princes à PARIS et devant 3.000
spectateurs, il participe à une rencontre internationale non officielle organisée
par l’USFSA qui oppose une sélection française face à une équipe sélectionnée
des Tanks anglais de l’artillerie d’assaut. Les Français remportent la
rencontre 15-14 avec trois essais de Georges PELLETIER DOISY, Maurice BOYAU et
Géo ANDRE (qu’il décorera bien des années plus tard). Sans oublier un but de
Maurice BOYAU et un drop de Robert THIERRY.
Il devient international de guerre après une rencontre face
aux ALL BLACKS au Parc des Princes le 27 octobre 1918 au poste de deuxième
ligne. Il semble également qu’en 1914, il évolua à AUCH. Il est cité comme l’un
des meilleurs joueurs de la finale de la Coupe Rérolle perdue par le club
gersois face à PERPIGNAN.
Il évolue encore au sien du club parisien au début des
années 1920.
Mais sa passion pour l’aviation prend le dessus. Le 14
octobre 1912, il passe dans l’aviation et le 19 juin 1913, il obtient son
brevet de pilote militaire n° 294. Le 3 octobre 1913, il est nommé Maréchal des
Logis. A la fin du mois suivant, il effectue une des premières prouesses en matière
d’aviation : il parcourt six kilomètres à reculons en se laissant porter
par le vent. Manoeuvre exceptionnelle réalisée en ANGLETERRE au début du mois
de novembre par un autre pilote français, Pierre VERRIER.
Devenu Adjudant le 1er novembre 1914 et pilote de chasse, il
est cité à l’ordre de l’Armée le 2 novembre 1914 et reçoit la Croix de Guerre.
A nouveau cité à l’ordre de l’Armée le 20 novembre 1914, il est décoré de la
Médaille Militaire. Le 2 avril 1915, il abat son premier avion ennemi, un
Albatros.
Cité à l’ordre de l’Armée le 8 avril 1915, il est fait
Chevalier de la Légion d’Honneur. Le 27 septembre 1915, il est nommé
Sous-Lieutenant. Le 12 mai 1916, il abat
son deuxième avion allemand, un Fokker au dessus de VAUX ; 5 jours plus tard,
il abat un autre Fokker à BEZONAUX et le 17 juin un troisième Fokker à SAMAGNEUX.
Le 11 mai 1917, il abattra son cinquième appareil ennemi, le faisant entrer
dans la prestigieuse famille des « As » comme un autre international de rugby :
le dacquois Maurice BOYAU.
Il sera à nouveau cité à l’ordre de l’Armée le 21 juin 1916
et le 7 juin 1917. Le 27 septembre 1917, il est nommé Lieutenant. La guerre
terminée, il poursuit sa carrière militaire et ses affectations le conduisent
au Moyen-Orient, en Afrique du Nord et en Afrique Noire.
Pionnier de l’aviation du début du XXe siècle et figure très
populaire, ses camarades aviateurs le surnomment "Pivolo", nom tiré
de la bande dessinée de l'époque « Pivolo, le sapeur aviateur » (2). PELLETIER DOISY,
était grand pilote, mais aussi un grand coureur et cette publication, grivoise,
parue à partir de 1913 (année où il fut breveté) avait servi de support aux
sarcasmes de ses camarades.
Après la guerre, il fera la une des journaux pour ses
exploits notamment les raids sans escale tels que PARIS-VIENNE en 1919, PARIS-BUCAREST,
CASABLANCA-PARIS en 1922. Il effectue également des vols PARIS-NIAMEY en 1925,
PARIS-PEKIN par la Sibérie en 1926 ou PARIS-AKYAB (Birmanie) en 1928. L’ensemble
de ces épopées le désigne alors comme un « millionnaire » de l’aviation
(3).
En 1922, affecté en TUNISIE et devient le capitaine de l’équipe
de TUNIS qui dispute le premier championnat de l’Afrique du Nord.
Le 26 février 1923, à Paris 8e, Georges PELLETIER
DOISY a épousé Arlette TRUSSY, née le 15 janvier 1905 à PARIS 17e
et décédé le 02 avril 2000 à COURBEVOIE (Hauts-de-Seine).
De leur union, naitra :
- Jacqueline Marie Jeanne, née le 3 janvier 1924 à TUNIS et
décédée le 13 janvier 2018 à MEAULNES (Allier). Le 27 mai 1950, elle épouse
Pierre DELACHAUX, né le 9 mai 1922 à PARIS 18e et décédé le 14 avril
1989 à DESERTINES (Allier).
- Robert Charles Marie, né le 26 aout 1925 à BOULOGNE-BILLANCOURT
(Hauts-de-Seine) et décédé le 21 mai 2020 à NICE (Alpes-Maritimes).
- Hubert, né en 1929 à BOULOGNE-BILLANCOURT (Hauts-de-Seine).
Après la naissance de son premier enfant, il réalise un exploit
retentissant qui contribuera à sa très grande notoriété et sa popularité. Il
effectue un raid PARIS-TOKYO de près de 20.000 km à bord d’un Bréguet du 24
avril au 9 juin 1924 qui l’emmènera en INDE, en INDOCHINE et en CHINE.
Tous les journaux de l’époque rendront quotidiennement le
détail de cette aventure. Paul CLAUDEL, alors ambassadeur de FRANCE à TOKYO,
l’accueillera comme un héros.
Investi dans le rugby fédéral, le Conseil de la FFR le
présente en janvier 1928 comme délégué suppléant pour représenter le TUNISIE au
sein de la FFR. En octobre 1924, il aura arbitré (et/ou joué) la rencontre de
gala entre la Côte Basque et la Côte d’Argent à DAX (Landes) lors de l’inauguration
d’un monument élevé en la mémoire de Maurice BOYAU.
En 1931, il est nommé Commandant de la Légion d’Honneur. Il
prendra sa retraite avec le grade de Général. Il devient Général de brigade par
décret en décembre 1946. L’année précédente, il exerçait en qualité d’inspecteur
général du matériel de l’Armée après avoir été inspecteur du personnel
navigant.
Redevenu civil, il effectuera de la prospection au-dessus
des grandes forêts du GABON et deviendra exploitant forestier.
Son nom sera souvent associé par erreur à celui de Jean
PELLETIER, capitaine aviateur et industriel, qui fut fait prisonnier et torturé
durant six mois dans les prisons franquistes en 1937.
Il se retire ensuite à MARRAKECH où il mourra à l’hôpital
civil le 15 mai 1953 des suites d’une courte maladie.
Il était également Commandeur du Nicham Iftikar et de la
Médaille d’honneur de 2e classe du Mérite libanais. Une promotion de l’Ecole de l’Air porte son
nom ainsi que la place d’armes de l’Ecole de l’Air de SALON-DE-PROVENCE. Il a
fait partie des "Vieilles Tiges", amicale des pilotes brevetés avant
le 2 août 1914.
En sa mémoire, la ville de NANTES lui a attribué une avenue
à son nom dans le quartier de Doulon. Un virage (sic) portait son nom dans le
village de SOMBERNON dans le Doubs.
(sources : Hervé PADIOLEAU, historien du rugby nantais –
archives de l’état-civil du Gers – archives militaires du Gers – Gallica-
Retronews)
(1) Le nom est souvent orthographié PELLETIER D'OISY.
(2) Une autre version précise que le surnom lui a été attribué
par ses camarades d’escadrilles lors du premier conflit mondial. Il ne cessait
de prodiguer toujours le même conseil aux jeunes pilotes : « Puis
vole haut ».
(3) Il a ainsi parcouru au moins un million de kilomètres.