Emile Félix LAMOTHE
"Mimile" ou "Milou"
Finales
Biographie
Emile Félix LAMOTHE est né à BIARRITZ le 14 septembre 1904. Il est le fils d’Edouard Albert LAMOTHE, né à BIARRITZ le 1er janvier 1876 et décédé le 29 mars 1915 à l’hôpital temporaire de VICHY des suites d’un cancer durant la Première Guerre Mondiale où il combattait en qualité de soldat au 11e Régiment d’Artillerie à pied (1). Emile LAMOTHE devient Pupille de la Nation le 23 septembre 1918. Sa mère se nomme Catherine Gracieuse DOURISBOURE et décède en mars 1922.
A 18 ans, Emile LAMOTHE est orphelin de père et de mère. Durant sa jeunesse, il possède de solides qualités physiques. A 14 ans, il gagne la première traversée de BIARRITZ à la nage. En novembre 1930 il est affecté à TOULON dans le cadre de son service militaire. Il quitte le B.O.
Son arrivée est attendue et prometteuse car il va former une belle charnière avec Léopold SERVOLE. Dans la ligne des trois-quarts, figurent deux internationaux : Marcel BAILLETTE et Eugène CHAUD. En fin de saison 1931, une rumeur insistante annonce l’arrivée de Max ROUSIE au RCT. Furieux et vexé, Emile LAMOTHE réalise dès lors de grandes prestations. Cette rumeur a-t-elle eu une influence malgré elle ? Le R.C. TOULON remporte le titre de Champion de France face au LYON O.U.
Lors de son séjour à TOULON, il fonde le club des Pilotaris Toulonnais pour les amateurs de pelote basque à mains nues et de joko-garbi. Il se lie d’amitié avec le skipper Alain GERBAULT qui lui donnera le goût des voyages. Emile LAMOTHE quitte le R.C. TOULON en octobre 1932 pour partir vivre en Amérique du Sud.
A son retour il souhaite s’installer au MAROC et signe à l’A.S.P.T.T. de RABAT mais le FFR refuse d’homologuer sa licence. Sa licence lui est finalement accordée en décembre 1935 à la faveur d’un retour à BIARRITZ. Il ne prend donc pas part aux finales de 1934 et 1935 et il évolue dans les rangs du B.O au moins jusqu’en 1936. En 1938, il effectue un séjour de six mois dans les Iles du Pacifique et notamment à TAHITI, après un voyage sur le "Firecrest" piloté par son ami GERBAULT. A son retour en juin 1938, il est pressé de conter les antipodes (2).
Professeur de natation à BIARRITZ - après avoir commercialisé des bérets lors de son passage à TOULON avec son coéquipier Marcel BAILLETTE- il crée un club fort réputé surnommé le « Mimile Club » qui truste de nombreux titres régionaux et scolaires. Il organise par ailleurs une fête annuelle qui se déroule au mois d’août au Port des Pêcheurs où se déplacent les espoirs de la discipline et des grands noms pour des exhibitions. Il est également membre des Ours Blancs de BIARRITZ (3). Il est souvent appelé en renfort en cas de sauvetage en mer. Il est notamment cité lors d’une course cyclo-pédestre mal indiquée en janvier 1937. Trois concurrents sont happés par de violentes vagues. Emile LAMOTHE sautera à l’eau pour tenter d’en sauver deux des trois mais hélas il est trop tard.
En 1941, il épouse Georgette DENOUAL le 15 octobre 1941 à BIARRITZ. Georgette exerce la profession de thermométriote, elle étudie les données physiques de températures pour la météorologie. Le deuxième conflit mondial éclate. Emile LAMOTHE rejoint la Résistance et le réseau de la Confrérie Notre-Dame Castille sous le nom de code « Trinquet ». Sous-lieutenant des Forces combattantes, il est chargé de la surveillance des travaux de fortifications côtières de l’ennemi. En compagnie du Docteur MATON dit ‘Toubib », ils épient également les états-majors qui séjournent dans les palaces de la ville. Mais le 10 décembre 1943, il est interpellé par la Gestapo en compagnie d’autres membres du réseau. Ecroué à la prison Maison Blanche à BIARRITZ puis du Fort du Hâ à BORDEAUX, il est transféré au camp Royalieu à COMPIEGNE. Il est déporté le 27 janvier 1944 dans un convoi qui transfère 1500 prisonniers à BUCHENWALD.
Probablement malade, il est affecté à DORA le 13 mars 1944, il est ensuite envoyé dans le camp mouroir de BERGEN-BELSEN fin mars 1944. Il décède un mois plus tard. Son décès est enregistré au 15 mai 1944. Le 20 octobre 1945, le Journal Officiel annonce qu’Emile LAMOTHE reçoit la médaille de la Résistance. A titre posthume. Il est également cité à l’ordre de l’Armée avec attribution de la Croix de Guerre et étoile de vermeil pour « avoir alimenté pendant deux ans le commandement français en renseignements précieux et d’une grande précision, accomplissant toutes ses missions avec sang-froid et un courage remarquable » La piscine de BIARRITZ ainsi qu’une compétition locale de natation porteront son nom.
(sources : recherches FinalesRugby : Gallica – Retronews – Mémoire des Hommes – MemorialGenWeb – Filae- « Le Livre des 9 000 déportés de France à Mittelbau-Dora « )
(1) Ses parents étaient nommés Félix LAMOTHE et Marie POUYLLAU. Félix était boucher. La famille vivait rue Silhouette à BIARRITZ.
(2) « La Gazette de Biarritz-Bayonne et Saint-Jean-de-Luz du 27 juin 1938 ».
(3) Ils ont pour tradition de se baigner le jour de Noël.
BIARRITZ
TOULON
