Charles Pierre BERNARD

Né le : 14/12/1873 à Paris 5e
Décédé le : 08/08/1911 (37 ans) à Couëron (Loire-Atlantique)
Poste(s) : 1
Profession : Propriétaire d'une briqueterie.

Biographie

Charles Pierre BERNARD est né à PARIS le 14 décembre 1873. Il est le fils de Louis Jean BERNARD, industriel (employé de commerce à son mariage), né le 03 décembre 1838 à SAINT-ETIENNE (Loire) et d'Augustine Rose BOURBAULT née à SAINT-JULIEN-DU-SAULT (Yonne) le 18 juillet 1839 et décédée le 27 mars 1888 à PARIS. Le couple se marie le 8 septembre 1864 à PARIS 10e.

Charles Pierre BERNARD a deux frères : Adrien, co-équipier au STADE FRANCAIS et Eugène Fernand, commis aux écritures à la Gare de l'Est, qui est décédé prématurément à l'âge de 26 ans le 20 septembre 1891. La famille vit 4 rue des Chartreux à PARIS.

Ancien élève du lycée Henri-IV à PARIS, il arrive, en 1902, à COUËRON où il devient propriétaire, au lieu-dit Moye, d’une briqueterie employant une cinquantaine d’ouvriers. Son père voulait l’éloigner de sa vie tumultueuse parisienne. Cette entreprise appartenait à Marcel DE LA PROVOTE, lui-même très sportif : président du Vélo Sport Couéronnais et constructeur du premier vélodrome en 1898. Il confie la responsabilité de l’exploitation à son ami Paul LEONARDY, ancien joueur comme lui du STADE FRANÇAIS et passionné de rugby.

Charles BERNARD aime le sport : le vélo et le rugby. C’est au STADE FRANÇAIS qu’il pratique pendant toute sa jeunesse ces deux sports dont son père est un des membres fondateurs et membre honoraire depuis 1894. Il participe régulièrement à toutes les courses de vélos organisées par son club : Paris-Louviers, Paris-Eponne, etc..

Il effectue son service militaire à VERDUN et lance un défi de battre le record à vélo entre NANCY et PARIS. Mais c’est au rugby qu’il signera ses plus beaux exploits. Il joue régulièrement en équipe première lors des années 1897 à 1899 avec son frère Adrien. Il portera le brassard de capitaine plusieurs fois et sera même le capitaine de l’ «Equipe de France» qui disputera un match contre l’ÉCOSSE, le 03/04/1898 sur le terrain du STADE FRANÇAIS. Il s’agissait surtout d’une sélection des joueurs parisiens. Ils perdent 24 à 11.

(1) Le 30/10/1898, il joue dans l’équipe qui affronte le CATFORD BRIDGE F.C. à COURBEVOIE. Ces matchs contre des équipes anglaises lui donnent un statut de joueur international suivant la presse sportive du début du XXe siècle.

(2) Mais le titre, dont il va s’enorgueillir le plus, est Champion de France, en 1895 et 1898. En 1899, le STADE FRANÇAIS est en finale contre BORDEAUX, il perd 5 à 3. L’équipe de BORDEAUX est commandée par un certain Pascal LAPORTE qui remportait son premier titre de Champion de France en étant capitaine.

On ne sera pas étonné que Charles BERNARD créé un club de rugby à COUËRON : le RACING CLUB BASSE INDRE COUËRON avec l’appui de son camarade et directeur Paul LEONARDY. Charles BERNARD retrouve Pascal LAPORTE d’une drôle de façon. Alors que devait se disputer un match entre le RCBIC et le SNUC, il manquait un arbitre. Le voyant sur le bord du terrain, il lui propose d’arbitrer le match. Pascal LAPORTE ne peut refuser cela à son adversaire d’il y a quelques années. Sa compétence et sa connaissance des règles ne seront pas remises en cause. C’est ainsi que Pascal LAPORTE fit connaissance avec notre rugby ligérien et à la convivialité de son ami coueronnais.

Quand Pascal LAPORTE lui présente son projet et le sollicite pour fusionner le SPORTING CLUB UNIVERSITAIRE NANTES et la RACING CLUB BASSE INDRE COUËRON pour créer le STADE NANTAIS UNIVERSITE CLUB, il ne refuse pas. Tous les deux sont ambitieux pour leur nouveau club et veulent développer le rugby et le sport en général à NANTES. Ils se partagent les pouvoirs. À Charles BERNARD, la présidence pour la gestion du club, à Pascal LAPORTE, la gestion du sportif. Sa présidence ne durera que la saison 1908-1909. En effet, Louis ELUERE arrive avec des moyens très importants et des ambitions partagées par LAPORTE. Charles BERNARD s’éclipse et lui laisse la place de président du SNUC. Il restera malgré tout dans le bureau du comité directeur.

À cette date, pour ses compétences professionnelles, il est élu à la Chambre de commerce de SAINT-NAZAIRE, poste qu’il occupera jusqu’en 1911 et est conseiller municipal de COUËRON. Charles BERNARD aimait la bonne chère et faisait bombance notamment à « la Cigale ». Tous ses excès le conduisirent à la clinique du Docteur FORTINEAU où il mourut à l’âge de 38 ans, le 8 août 1911.

Dans le bulletin du Stade Français, on peut lire : « […] Que de bons souvenirs, pleins de gaieté, de cordialité et de sincère camaraderie, il emporte avec lui ! Sa mémoire, comme celle de tant d’autres déjà, sera pieusement conservée au STADE FRANCAIS dont il était l’un des meilleurs enfants. » (3)

N’ayant pas d’héritier, il légua via testament sa fortune au Bureau de bienfaisance de la ville de COUËRON qui arriva tardivement entre les mains de la mairie. « Mr le maire confirme au conseil que cette affaire est définitivement réglée par le versement de la somme de 10 000 F due au Bureau de bienfaisance, plus les intérêts, soit 3 000 F.[… »

(4) Une discussion s’était engagée au Conseil municipal pour donner le nom d’une rue à ce généreux donateur, mais il n’y a jamais eu de suite. Je regrette, qu’à ce jour, Charles BERNARD soit un peu tombé aux oubliettes surtout dans sa bonne ville de COUËRON dont il a été un bienfaiteur.

(sources : Hervé PADIOLEAU, historien du SNUC - recherches FinalesRugby : Filae)

(1) Journal « Le Temps » 13/4/1898

(2) « Le Figaro » 30/10/1898

(3) Bulletin du Stade Français 30/09/1911

(4) « Ouest France » 26/5/1930

Carrière en clubs

Après-carrière en clubs

Président
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Premier Président du SNUC.