Henri Alfred Alphonse AMAND
XV de France
Sur le terrain


2 - 0
( Athletic Park )


14 - 2


8 - 38
Arbitre


0 - 19
( Stade du Matin )
Finales
Internationales

Arbitrées
Biographie
Henri AMAND est souvent cité comme le joueur de rugby ayant obtenu la carte d’international n°1 sans que l’on ne s’étende trop sur sa biographie.
COTE SPORTIF Henri AMAND est né à Paris le 17 septembre 1873. Élève au Lycée Montaigne, un cousin remarque ses capacités athlétiques notamment en vitesse lors d’entraînements le long des Quais de Seine et lui propose d’intégrer le STADE FRANÇAIS. Nous sommes en 1890. Sans le savoir, Henri AMAND est en train de signer un bail de près de 20 ans avec le club. Il dispute le Championnat durant 2 saisons avant de prendre part en 1892 au Championnat des Sociétés crée par l’USFSA (Union des Sociétés Françaises de Sports Athlétiques) où seuls 2 clubs prennent part : le RACING-CLUB-DE-FRANCE et le STADE FRANÇAIS. Et c’est ainsi que le 4 mars 1892 se dispute la rencontre qui entre dans la légende en étant considéré comme la première finale du Championnat. Henri AMAND dispute la rencontre au poste de numéro 10, qui n’existe pas véritablement encore. La charnière est ainsi appelée « demi ». Au cours de la rencontre, Frantz REICHEL bloque Henri AMAND dans son propre en-but, attribuant ainsi un tenu au RACING mais aussi la victoire sur le score de 4 à 3.
Cette première étape est suivie d’une autre qui permet au rugby français de franchir une marche supplémentaire. Le 18 avril 1892, le STADE FRANÇAIS affronte le club anglais de ROSSLYN PARK. Les anglais gagnent aisément 21-0 mais cette rencontre permet au rugby français et parisien de s’axer sur des améliorations. Lors de la saison suivante, Henri AMAND remporte son premier titre, cette fois-ci au poste d’ailier. Sélectionné avec 5 autres joueurs franciliens du STADE FRANÇAIS, RACING et OLYMPIQUE (club fondé par des dissidents du RACING), il effectue une tournée au ROYAUME-UNI et dispute une rencontre sur le terrain de MYRESIDE à EDIMBOURG le 19 février 1893 (1). Les joueurs découvrent les coutumes locales. Ainsi, ils doivent marcher 3 miles (5 kilomètres) après le match afin de pouvoir partager un verre dans un pub. Au bout de cette marche, c’est la découverte du… whisky ! Les joueurs en profitent également pour s’équiper des chaussures de sport plus appropriées. Ce match est considéré comme international.
En 1895, il effectue son service militaire au 115e Régiment d'Infanterie d'ALENCON avec Louis DEDET. Il sera membre de l'équipe de rugby créée par le Colonel D'AIGNAY qui effectuera son premier match face aux étudiants de la ville. Cette équipe est considérée comme l'une de toutes premières équipes de rugby militaire. En janvier 1909, les instances décident d’attribuer les premières capes. De l’ensemble des baroudeurs de 1893 (dont 7 du STADE FRANÇAIS), seuls 3 sont encore dans le circuit. Ainsi, Henri AMAND, Frantz REICHEL et Louis DEDET se voient attribuer respectivement les trois premières capes. Pourquoi cet ordre choisi ? Mystère… On aurait pu penser à un ordre alphabétique mais l’argument n’est déjà plus valable pour la cape numéro 2.
L’année 1906 sera celle de sa dernière finale mais aussi celle de sa première sélection face à la NOUVELLE-ZÉLANDE. Ce match a eu lieu le 1er janvier. Henri AMAND évoluait au poste de demi d’ouverture. Celui-ci constate que la mêlée néo-zélandaise a une disposition particulière. Elle est formée en 3 blocs 3-4-1. Les Bleus s’inclinent lourdement 38-8. Henri AMAND dit avoir affronté « un mur ». Henri AMAND sera au total 6 fois Champion de France : 1893 – 1894 – 1897 – 1898 – 1901 et 1903 et finaliste 5 fois en 1892 – 1896 – 1899 – 1904 et 1906. Il ne participe pas aux finales de 1894 – 1905 – 1907 et 1908, date à laquelle il choisit de mettre un terme à sa carrière de joueur. Il se définissait comme rapide, avec de la détente dans les jambes et souvent vainqueur de ses duels en un contre un.
A la fin de sa carrière, il intègre la commission rugby de l’USFSA et du STADE FRANCAIS et va arbitrer la finale 1913 qui opposait le SCUF à BAYONNE. Ces derniers dominèrent largement les parisiens 31 à 8. La prestation arbitrale a été remarquée et en particulier son endurance. Ainsi pouvait-on lire dans « L’Echo des Sports » : « L’arbitre courut trop vite pour les joueurs qui eurent du mal à le suivre ». Il met fin à sa carrière sportive en 1915 avec une dernière rencontre en Champagne au cours de laquelle il évoluait avec un autre nom du rugby français : Géo ANDRE. Celle-ci démarra de façon curieuse puisque les joueurs se changent… dans une tranchée. Un obus va alors traverser le terrain et mettre un terme à la rencontre. Il se retire alors du monde du rugby pour se consacrer à ses activités professionnelles.
COTE PRIVE Son père était Antoine Joseph Charles Emmanuel AMAND et sa mère Marie Berthe Antoinette GARCET née le 29 aout 1850 à PARIS.. Il est élevé par sa mère devenue veuve très tôt. Il obtient son baccalauréat en 1890 et poursuit sa carrière comme dessinateur industriel dans le domaine du chauffage. Son premier emploi consistait à créer des devis d’installation de chauffage via de nombreux calculs. Il créera ensuite son entreprise de chauffagiste.
Surnommé le « capitaine à barbe », Henri AMAND en était doté pour une bonne raison. Il s’adonnait parfois au chant et possédait un timbre de baryton et s’était spécialisé dans l’opéra et l’opéra-comique. Ainsi pour protéger ses organes vocaux de la dureté des saisons, il conservait une barbe protectrice de la Toussaint à Pâques et ne la rasait que le jour de la Résurrection Il mit fin à cette tradition l’année de ses 50 ans. Il se marie le 27 juillet 1911 avec Berthe Victorine Louise MARCADET à la mairie du 11e arrondissement de PARIS.
Au décès de sa femme, il se retire chez sa fille (2) dans l’YONNE à VILLENEUVE-SUR-YONNE où il s’adonne à l’une de ses grandes passions : le jardinage. Il a toujours eu un lien particulier avec la nature puisque le premier terrain du STADE FRANÇAIS, situé derrière la tribune du champ de courses d’Auteuil accueillait un marronnier en plein milieu du rectangle vert ! En comparaison, le RACING plus riche, possédait (déjà) des poteaux amovibles.
Henri AMAND était intéressé par tous les sports et grand fan de Michel CRAUSTE et de Jean GACHASSIN en qui il se retrouvait. L’Equipe lui avait consacré un reportage en 1962 et était encore tout à fait alerte et lucide. Il décède le 29 novembre (et non septembre comme souvent diffusé) 1967 quelques jours après son 94e anniversaire.
(Sources : recherches FinalesRugby basées sur les recherches de : Francis MEIGNAN – Historien du rugby et conférencier - « C’est la faute à l’arbitre… ou cent ans d’arbitre en Ovalie ». Livre de la F.F.R. des années 80 - « Les Cahiers de L’Equipe » 1962 - Rugby Pioneers par Frédéric HUMBERT : https://www.flickr.com/photos/rugby_pioneers - Filae)
(1) : cette tournée a fait l’objet de 2 autres rencontres les 13 et 14 février.
(2) : Henri et Berthe AMAND adoptent Françoise VIALLE le 8 juillet 1954 sur jugement du Tribunal de JOIGNY (Yonne). Elle est née à SALON-LA-TOUR (Corrèze) le 06 janvier 1901 et décédée à VILLENEUVE-SUR-YONNE (Yonne) le 04 décembre 1984.